Nous nous éveillons avec l’excitation d’une nouvelle aventure qui se profile à l’horizon. L’aube pointe à peine lorsque nous quittons discrètement l’hôtel “Le Belvédère” de Calvi. Une petite escapade matinale, vous pourriez dire, mais nous avions un plan en tête. Et ce plan nous conduisait droit vers l’épique GR20, une aventure qui s’annonçait grandiose.

Notre destination : Calenzana, point de départ de ce parcours mythique. La première partie du trajet jusqu’au promontoire d’Arghjova (820 m) était relativement facile, ponctuée de panoramas à couper le souffle sur Calvi. Nous étions enchantés de cette première mise en bouche, mais la vraie montée allait bientôt commencer.

La deuxième partie, avec la montée ardue vers Bocca à u Saltu (1250 m), s’est révélée être un véritable défi. Tom était à bout de souffle, tandis que Philippe et Victor semblaient insatiables d’énergie. Quant à moi, après avoir essayé de les suivre, j’ai finalement dû ralentir le rythme. Mais cela en valait la peine, car la vue sur Calvi depuis ces hauteurs était à couper le souffle. Philippe, malgré une tendinite au genou, progressait vaillamment. Nous étions tous fiers de nos prouesses. Philippe, toujours le plaisantin, comparait cette montée à la Muzelle, la jugeant presque facile. Une grave erreur, comme nous allions le découvrir, car notre randonnée était loin d’être achevée.

La troisième partie, en direction de Bocca à u Bazzichellu (1486 m), nous offrait un aperçu des défis qui nous attendaient pour le reste du GR20 : des passages d’escalade et des ascensions aidées par des chaînes. Philippe était ravi, et Tom reprenait peu à peu son souffle.

La quatrième partie nous conduisait finalement au refuge d’Ortu di u Piobbu (1520 m) en suivant un sentier en faux-plat autour de la montagne. Cette fois-ci, c’était Philippe qui arrivait au bout de ses forces après six heures de marche. Nous étions tous soulagés d’avoir atteint notre destination.

Au refuge, nous nous sommes restaurés avec délectation, n’oubliant pas de savourer une Pietra bien méritée. À 14 heures, tout le monde se retirait pour une sieste bien nécessaire. Certains d’entre nous appréhendaient la journée à venir, tandis que d’autres découvraient les joies rustiques du camping. Eh bien, en réalité, c’était surtout Philippe qui découvrait ces plaisirs.

Pendant ce temps de repos bien mérité, j’ai osé affronter la douche, qui s’est avérée glaciale mais incroyablement vivifiante. J’en ai également profité pour effectuer notre toute première lessive rustique, à base d’eau et de savon, histoire que nos chaussettes et T-shirts sentent au moins la rose.

Nous étions en train de vivre une aventure extraordinaire, une aventure exigeante mais d’une beauté exceptionnelle. Et nous savions que le meilleur était encore à venir sur le GR20.